A Versailles, les intuitions libérales du candidat Macron n’ont pas disparu de la vision du président, comme le montrent sa défense de l’entreprise et de l’entrepreneur, et sa charge contre les rentes et les statuts, comme le montre de même le thème de la nécessaire responsabilisation des assurés sociaux ou encore celui d’un Etat-providence émancipateur. Mais ce discours exprime une réaction à un système politico-administratif éminemment conservateur, qui a voulu et organisé l’immobilisme des décennies précédentes, conduisant finalement jusqu’au bord du précipice, en 2017.
On peut penser que l’un des effets de l’élection présidentielle au suffrage universel est d’inscrire au cœur de la décision publique un pouvoir social étatiste. En effet, cette procédure favorise les idées d’intervention de l’Etat. Cela pourrait impliquer que toute réforme de l’Etat soit empêchée, voire condamnée, en raison des modalités de l’élection. Mais une autre interprétation est possible.
Ces résistances, ce scepticisme qui s’opposent aux volontés réformistes ne procèdent pas de la société tout entière mais d’une partie seulement, de culture singulière, de plus en plus distancée par l’évolution du monde. C’est la culture d’une grande partie des élites politiques, administratives et intellectuelles de notre pays, une culture en réalité hostile aux grands projets réformistes qu’appelle pourtant le changement d’époque.
Aucun commentaire.