FIGAROVOX/ENTRETIEN – Pour l’historien Christophe de Voogd, un commissaire en charge du mode de vie européen pourrait être utile, à condition qu’il permette à l’Europe de se définir et de traiter sans détour les questions liées à l’immigration.
LE FIGARO. – Il existe désormais un commissaire chargé de «défendre notre mode de vie européen» (le Grec Margaritis Schinas), et son périmètre comprend notamment la question des migrations. Que cela vous inspire-t-il?
Christophe DE VOOGD. – De nombreux médias se déchaînent sur ce titre de «protection du mode de vie européen», sans même s’interroger sur le sens précis et la pertinence de l’expression. «Mode de vie» reste un mot très neutre et j’observe que l’on a prudemment évité celui de «modèle» et encore plus d’«identité». Ce mode de vie consiste en quoi précisément? En quoi et par qui est-il menacé? Si oui, quelles sont les mesures à prendre? Rares sont ceux qui se posent ces questions élémentaires. Ce qui en dit long sur l’état de nos démocraties d’opinion où les faits comptent bien peu, où l’on se précipite sur les symboles, les chiffons rouges et les analogies discutables, où l’indignation tient lieu d’argumentation.
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