Vidéo du débat : Compétitivité - Que faut-il ne pas faire pour aider nos entreprises ?
La Fondation vous propose la vidéo du débat organisé le 4 avril sur la question de la compétitivité. La discussion a eu lieu entre Natalie de Chalus, Présidente de COLLOQUIUM, Aldo Cardoso, membre du Conseil de Surveillance de la Fondation pour l’innovation politique, Nicolas Goetzmann, conseiller en stratégie d’investissement / analyste macro, Robin Rivaton, Consultant en stratégie et Dominique Reynié.
Débat : Compétitivité : que faut-il ne pas… par fondapol
Le débat portait sur la question : que faut-il ne pas faire pour aider nos entreprises ? Cette question était basée sur un sentiment paradoxal : bien souvent les mesures d’aides aux entreprises sont perçues comme des freins ou des entraves. Et si la solution ne se trouvait pas dans ce qu’il faut faire mais plutôt dans ce qu’il ne faut pas faire ?
Le débat a été ouvert par Aldo Cardoso. Le constat d’un déficit de compétitivité est largement partagé a-t-il tenu à rappeler. La France est un pays avec de nombreux atouts : grand bassin de population, démographie forte, système éducatif de qualité. Pourtant, dans le même temps, la France est un pays qui s’essouffle, qui perd son rang.
Pour un changement fondamental de l’écosystème entrepreneurial
Un changement de l’« écosystème » entrepreneurial dans son ensemble, nécessaire pour retrouver la compétitivité de nos entreprises, ne peut pas se réaliser, selon lui, au moyen de « mesurettes », qui consisteraient en mesures techniques sur les coûts ou sur la flexibilité du travail. Il s’agit, a contrario, de développer une culture pro-entreprise en France, de revaloriser l’initiative individuelle.
Pour Nathalie de Chalus, présidente de COLLOQUIUM, il est important que chacun (Etat comme entreprises) « fasse son job » et le fasse bien. En multipliant les subventions, l’Etat n’encourage pas la création de valeur, au contraire ! La France est championne de la complexité administrative, et le rapport Gallois ne saurait changer cela à lui seul, tant certaines mesures du rapport Gallois semblent n’être que des « usines à gaz », dont la mise en œuvre se révèlera à terme extrêmement difficile.
La place de la monnaie dans la question de la compétitivité
La crise est à tort interprétée uniquement comme résultant d’un manque de compétitivité structurelle, selon Nicolas Goetzmann. Il s’agit plutôt de lier la compétitivité nationale à une problématique internationale de fluctuation des monnaies. Le regain de compétitivité ne pourra s’obtenir qu’au moyen de l’outil monétaire, y compris pour que l’Etat retrouve des liquidités et investisse dans l’économie. Il a également regretté que l’Europe se prive de l’outil monétaire, quand le Japon, après vingt ans d’une crise similaire s’est résolu à dévaluer sa monnaie.
La peur du risque
Cependant, tous les secteurs et tous les pays n’ont pas été impactés de la même façon a rappelé Robin Rivaton, cherchant à montrer que la compétitivité ne se limite pas à une dévaluation monétaire. Les Français ont en effet l’un des plus forts taux de productivité horaire. La véritable différence se situe donc au niveau des mentalités. Il subsiste en France une incitation à fuir le risque, véritable « barrière mentale ». Le salarié y rêve de rejoindre la fonction publique et les épargnants veulent s’orienter vers des placements sécurisés. Aussi la France est un pays qui se définit par la fonction publique à la différence des pays anglo-saxons fondés sur l’initiative individuelle.
Une mécompréhension généralisée de l’entreprise
Les « savants » – professeurs, journalistes, essayistes – n’ont pas une vision très claire de l’entreprise. La mauvaise connaissance, l’image défavorable de l’entreprise, peut et doit être combattue par l’éducation.
Même si, comme l’a soutenu Natalie de Chalus, le retard français en termes de compétitivité est si fort qu’il ne suffit plus de parier sur la future génération, il s’agit de montrer dès maintenant que l’Etat dispose d’un pouvoir sur l’administration pour imposer un « choc de simplification » administrative. La nécessité d’une « révolution culturelle », proposée par Dominique Reynié pour réhabiliter l’entreprise et créer de la compétitivité a été partagée par tous les intervenants.
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